Carrefour a connu un premier semestre difficile mais se prépare avec détermination à la période cruciale de la fin de l’année : « Nous allons atteindre nos objectifs », affirme Geoffroy Gersdorff, CEO.
L’assortiment en mouvement
Le CEO s’exprimait devant la presse au Salon Carrefour, la grande foire de fin d’année où, pendant deux jours, quelque deux mille collaborateurs de 720 magasins sont venus s’informer sur les nouveaux produits, concepts et promotions commerciales de l’automne. En effet, les quatre prochains mois sont une période cruciale : ils représentent chaque année un tiers des ventes annuelles.
Il n’est pas surprenant que l’accent ait été mis sur les marques privées lors du salon. « Un produit sur deux que nous vendons dans nos magasins est une marque Carrefour », a déclaré le dirigeant. « Nous avons élargi la gamme et amélioré les produits. Notre gamme est en constante évolution : nous avons supprimé pas moins de six mille références ces dernières années et en avons ajouté deux mille nouvelles pour répondre aux attentes des clients, qui sont vraiment une ‘cible mouvante’ aujourd’hui, difficile à garder à l’œil. »
Les ouvertures dominicales font mal
L’innovation est un levier important pour Carrefour : « Nous misons sur notre offre bio et végétale, des produits riches en protéines et une gamme de premiers prix. Nous tenons compte des différences entre le nord et le sud, entre les zones urbaines et rurales. Chez nous, il n’y a pas deux magasins avec une gamme identique : à partir des données fournies par notre Bonus Card, nous répondons aux besoins locaux. »
Pourtant, le premier semestre a été difficile pour Carrefour. L’effet Delhaize s’est estompé et le marché a fortement évolué. L’augmentation des ouvertures dominicales des filiales franchisées de Delhaize et des magasins de Mestdagh acquis par Intermarché a eu un impact sur les ventes. « Mais il n’y a pas d’excuses », déclare le CEO. « Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour consolider notre part de marché. Nous n’avons jamais ouvert autant de magasins qu’au cours du premier semestre : vingt nouvelles succursales, tandis que nous en avons rénové 60. » En outre, le détaillant a réussi à mettre de côté les problèmes logistiques : les niveaux de service atteignent des records.
« Parler à nouveau de qualité »
L’e-commerce a longtemps été une histoire difficile pour Carrefour, admet M. Gersdorff, mais ces derniers mois, le distributeur a enregistré une croissance de 40 % dans ce domaine. « Nous gagnons des parts de marché grâce à la combinaison de nos quatre solutions : retrait au Drive, livraison à domicile, Fast Delivery et Quick Commerce, où nous sommes désormais leaders grâce à notre collaboration avec Deliveroo, Takeaway.com et Uber Eats. Mais avec la densité des magasins en Belgique, je ne crois pas à une explosion du e-commerce. C’est un service supplémentaire. »
Par ailleurs, le pouvoir d’achat reste une priorité : « L’inflation alimentaire diminue, mais l’inflation générale continue d’augmenter. C’est pourquoi nous avons baissé le prix de plus de 2 500 références, même si nous ne voulons pas être les moins chers : nous avons d’autres atouts, comme la plus grande gamme, le plus de promos, du poisson et de la viande en service, etc. Après avoir parlé de prix pendant deux ans, nous voulons à nouveau parler de qualité. »
« Pas de doute »
Et les chiffres ? Depuis deux ans, Carrefour Belgique n’est plus rentable. L’objectif pour 2024 est d’atteindre au moins le seuil de rentabilité, ajoute M. Gersdorff. « Nous travaillons sur les coûts et sur les marges, mais nous continuons également à investir, avec des dépenses d’investissement de plus de 80 millions d’euros pour les magasins et l’informatique. Je n’ai aucun doute sur Carrefour en Belgique : nous avons notre propre stratégie, les premiers résultats positifs sont visibles, nous allons atteindre notre objectif. »
Source : Retail Detail