#1Comment les exploitants de supermarchés perçoivent-ils 2025 ? Qu'est-ce qui les rend heureux dans leur travail ? À quelles difficultés sont-ils confrontés ? Quelles sont leurs ambitions ? ... Dans cette série, nous essayons de répondre à toutes ces questions. Commençons par Kristof Merckx, qui dirige deux magasins Spar Colruyt Group à Malines.
Kristof Merckx exploite 2 magasins Spar Colruyt Group à Malines. 2024 a été pour lui une année chargée et enrichissante, pendant laquelle il s’est surtout concentré sur son dernier magasin : Spar Lamot. Mais 2025 s’annonce elle aussi intense avec un important relooking de son Spar sur la Brusselsesteenweg. “Trouver du bon personnel reste toutefois un défi.”
Voilà déjà quatre générations que le magasin Spar de la Brusselsesteenweg de Malines appartient à la famille Merckx. Ce qui a commencé en 1913 comme un petit magasin de ‘produits et épices coloniaux’ exploité par son arrière-grand-mère est devenu un grand commerce prospère qui est passé de son arrière-grand-mère à son grand-père, puis à son père et enfin à Kristof lui-même. Comme le magasin ne pouvait plus être agrandi, Kristof Merckx a décidé d’en ouvrir un deuxième en novembre 2023, en plein centre de Malines : Spar Lamot. Il n’est dès lors pas étonnant que son attention se soit cette année essentiellement tournée vers son nouveau magasin. “2024 a été pour moi entièrement placée sous le signe de mon deuxième magasin : Spar Lamot. Ce magasin ne se trouve qu’à 1 km de l’autre à vol d’oiseau, mais son marché n’en est pas moins complètement différent : autre public, autre comportement d’achat, autres besoins. J’ai donc surtout beaucoup appris”, explique-t-il. “Nous y avons aussi installé 5 caisses self-scan, ce qui a fortement amélioré le flux à la caisse – un accomplissement personnel pour moi cette année.” Ressort-il satisfait de 2024 ? “Clairement, ça a été une bonne année. Surtout du fait de mon deuxième magasin, grâce auquel, en l’espace d’un an, notre entreprise a plus que doublé en termes de chiffre d’affaires, de collaborateurs, de superficie et de clients”, témoigne Kristof. Même s’il y a naturellement un petit revers à cette médaille. “Comme mon Spar de la Brusselsesteenweg est très proche, on accuse un léger recul de ce côté. Mais je suis convaincu qu’on va pouvoir renverser la vapeur cette année”, nuance notre interlocuteur.
Il s’est passé beaucoup de choses sur le marché du retail l’année dernière, et les exploitants indépendants n’ont pas manqué de le ressentir. “Ce qui m’a le plus marqué au niveau du marché, c’est la franchisation des magasins Delhaize et leur consécutive ouverture le dimanche. À Malines aussi, de plus en plus de magasins ouvrent le dimanche, et ça se ressent évidemment en tant qu’exploitant. Le chiffre d’affaires est plus fragmenté qu’avant. Et ouvrir le dimanche est davantage une normalité. Ce n’est plus vraiment un avantage commercial”, remarque-t-il. Mais il entrevoit encore clairement une marge de croissance pour ses propres magasins. “Il est nécessaire de continuer à se réinventer”, souligne Merckx. “Chez Spar, cela fait déjà quelques années que nous travaillons avec une boulangerie équipée de chambres de pousse et de fours rotatifs. Exactement comme chez le boulanger artisan. C’est vraiment une grande réussite qui nous offre un exceptionnel avantage concurrentiel. Nous devons donc continuer à chercher comment nous distinguer encore avec des produits plus qualitatifs.”
Se distinguer, voilà bien une chose que Kristof veut continuer à faire à l’avenir : il a déjà préparé d’imposants projets de relooking pour son premier magasin. “Nous allons entamer la première phase de rénovation en 2025”, explique-t-il. “On devrait agrandir d’environ 200 m². L’aménagement sera ‘plus moderne’, avec une plus grande attention encore pour les rayons frais comme la boulangerie et le coin traiteur, plus d’espace et de confort. Ainsi, ce magasin-là aussi restera concurrentiel. L’objectif est d’ouvrir la partie rénovée en 2026.” Quelles sont ses autres attentes pour 2025 ? “Au Spar Lamot, nous allons poursuivre notre croissance en étant chaque jour meilleurs que le jour d’avant. Nous allons par ailleurs investir dans des formations et chercher des profils intéressants susceptibles d’apporter une plus-value aux magasins”, poursuit-il.
C’est précisément là que réside le plus gros défi d’après Kristof : dénicher du bon personnel. “Trouver des collaborateurs motivés est de plus en plus difficile. On le sait depuis longtemps, l’introduction des flexi-jobs dans notre secteur a été une bénédiction. Mais si avant, les flexi-jobbers comblaient les trous dans l’horaire, il y a maintenant des jours où je ne travaille qu’avec des flexi-jobbers. Par pure nécessité”, témoigne-t-il. “Investir dans des formations est un moyen de booster l’implication et la motivation des collaborateurs. C’est en partie grâce à ça que je peux quand même compter dans mon premier supermarché sur un noyau dur de collaborateurs qui font tourner le magasin de manière très autonome. Dans mon deuxième magasin, par contre, je dois encore reconstruire toute l’équipe. Mais quand on revient un peu sur la période écoulée, il y a quand même de quoi être fier de cette nouvelle équipe, parce qu’elle s’améliore de jour en jour.”
Car s’il y a bien une chose qui lui tient fort à cœur, c’est son personnel. “Je suis extrêmement fier de tous mes collaborateurs. Pas seulement en raison de leurs efforts, mais aussi de leur enthousiasme. Le personnel de mon premier Spar m’a par exemple encouragé à ouvrir un deuxième magasin. C’est grâce à eux que j’ai fait ce pari sur l’avenir”, confie-t-il. Enfin, ce qui le rend heureux dans son travail ? “Le huilage de la machine. Quand certaines choses ne se passent pas comme elles le devraient, j’aime bien en discuter avec les collaborateurs responsables. Quand il apparaît ensuite que ce maillon de la chaîne fonctionne de nouveau bien, ça me donne un regain d’énergie. Une énergie que je peux ensuite mettre dans de nouveaux défis !”, conclut-il.
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