#6L’alimentation occupe une place centrale dans notre vie. Au-delà du besoin primaire de se nourrir, elle est de plus en plus au cœur de nos pratiques sociales et culturelles. Mais quelles sont les tendances alimentaires observées à travers le monde ? Dans cette série d'articles tirée du Vision 2025, nous allons à la découverte de ce que nos assiettes ont à nous dire, avec les commentaires de Xavier Terlet, expert en innovation alimentaire, senior advisor et co-créateur de ProtéinesXTC.
Pour qu’un consommateur change ses habitudes et choisisse un nouveau produit, il faut qu’un bénéfice soit présent. Quand c’est le cas, on est même prêt à mettre plus d’argent, si l’on est vraiment soucieux du bien-être animal par exemple, ou si l’on cherche une garantie santé. Reste à savoir comment trouver un bon équilibre entre ces éléments. “On n’est plus dans ce qu’on appelle le rapport qualité/prix, qui d’ailleurs est aberrant. La logique du rapport qualité/prix veut dire que pour baisser le prix, il est nécessaire que je baisse ma qualité, ce qui est une erreur”, déclare Xavier Terlet. “Alors que le rapport bénéfice/prix suppose que le bénéfice additionnel apporté au consommateur vaut le prix proposé. Il y a des consommateurs qui sont prêts en achetant une dosette de café premium à payer 40 centimes leur café alors que si vous prenez du café classique, c’est 7 centimes. Si, pour être accessible, vous baissez la qualité, quand j’entends qualité, c’est baisser le côté organoleptique, le côté sécurité, le côté pratique ou encore le côté éthique, c’est monumental. Arrêtons de parler de qualité/prix, parlons du bénéfice/prix. Est-ce que le prix que je propose vaut le bénéfice nouveau que j’apporte au consommateur ?”
Plus d’accessibilité en termes de prix !
65 % des personnes sont prêtes à payer plus cher pour des produits plus sains. Mais le font-elles réellement ? A en croire les chiffres, les consommateurs sont en Europe plus réticents. “Dans le déclaratif, tout le monde le dit, mais rares sont ceux qui l’appliquent réellement”, affirme Xavier Terlet. “Le prix est un vrai sujet aujourd’hui.” En Belgique, 18,6 % de la population court un risque de pauvreté ou d’exclusion sociale, selon Statbel. “Certaines personnes n’arrivent plus à faire leurs courses à partir du 15 du mois, d’autres font leurs courses avec 12 euros en poche.”
“L’autre jour au magasin, j’ai vu une promotion sur des compotes qui est géniale : la compote est à 33 centimes. Seul bémol : il faut en acheter 96. Pour ça, il faut avoir l’argent et l’espace pour acheter sur place et stocker. Si j’ai 12 euros en poche, je me dis, tiens, c’est une promotion, mais c’est pour les riches, ce n’est pas pour moi.” Il y a une véritable attente du consommateur d’avoir des produits plus accessibles et des promotions à la portée. “Le consommateur veut du plaisir, de la santé, de la praticité et de l’éthique mais à prix accessible.
Gondola