#8 L’alimentation occupe une place centrale dans notre vie. Au-delà du besoin primaire de se nourrir, elle est de plus en plus au cœur de nos pratiques sociales et culturelles. Mais quelles sont les tendances alimentaires observées à travers le monde ? Dans cette série d'articles tirée du Vision 2025, nous allons à la découverte de ce que nos assiettes ont à nous dire, avec les commentaires de Xavier Terlet, expert en innovation alimentaire, senior advisor et co-créateur de ProtéinesXTC.
Le numérique a fait son entrée dans le secteur alimentaire par la porte du commerce en ligne dans les années 90. Boosté par les changements d’habitude liés à la pandémie, l’e-commerce est aujourd’hui l’outil quotidien pour des achats rapides et optimisés. 15 % , c’est la part croissante de la contribution de l’e-commerce à la croissance du marché mondial des produits de grande consommation, selon NielsenIQ.
“La technologie participe à une évolution vers plus de praticité et la proximité.” Avant, il y avait des hypermarchés de 10.000 ou 15.000 m², en périphérie des villes, et c’était la sortie du samedi. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. “Demain, ce seront des robots qui nous livreront à la place des personnes sous-payés qui le font aujourd’hui. La technologie nous apportera dans la praticité et peut-être même dans l’éthique.”
La technologie, c’est aussi la recherche. Xavier Terlet nous parle de start-ups qui travaillent sur la fermentation de précision, “C’est vraiment révolutionnaire”, dit-il. “Il existe des choses qui sont déjà commercialisées, qui permettent de recréer la protéine de lait, qu’on appelle la caséine, grâce à l’intelligence artificielle.” Ici, l’intelligence artificielle va chercher les éléments végétaux qui permettent de reproduire l’exacte protéine de lait qui vient d’un animal, une recherche qui aurait peut-être demandé des siècles de travail par les chercheurs. “Vous avez une caséine de lait végétale, exactement la même que celle d’origine animale. Et ça, on peut le faire grâce à l’intelligence artificielle. Vous imaginez ce que ça peut représenter en termes de potentiel ? C’est considérable parce que ça peut répondre au problème de l’élevage et tout ce que ça induit derrière, j’en suis convaincu. Mais soyons objectifs : oui, on est capable de faire reproduire des cellules de viande, mais c’est un travail de laboratoire et ça ne vous fait pas un steak, comme je ne dis pas qu’on utilisera la caséine végétale pour faire du Roquefort, mais que c’est exploitable dans certains produits comme la pizza. Ça peut ouvrir les portes d’un marché colossal. Le progrès va vite dans la recherche. La technologie et l’intelligence artificielle dans le secteur alimentaire, ce n’est même pas demain, c’est déjà aujourd’hui.”