#4L’alimentation occupe une place centrale dans notre vie. Au-delà du besoin primaire de se nourrir, elle est de plus en plus au cœur de nos pratiques sociales et culturelles. Mais quelles sont les tendances alimentaires observées à travers le monde ? Dans cette série d'articles tirée du Vision 2025, nous allons à la découverte de ce que nos assiettes ont à nous dire, avec les commentaires de Xavier Terlet, expert en innovation alimentaire, senior advisor et co-créateur de ProtéinesXTC.
L’alimentation est également une forme de bien-être, qu’on partage avec l’entourage amical et familial. C’est une affaire fondamentalement collective et un moyen de se relier aux autres, de faire communauté et de marquer son appartenance le temps d’un repas. Les sociétés modernes sont forts marquées de diversités culturelles, ce qui fait que l’alimentation permet aussi d’organiser un vivre ensemble et de favoriser la création de ponts culturels entre les groupes. Dans des pays comme la Belgique, la France ou les Pays-Bas, l’immigration d’Afrique centrale et d’Afrique occidentale fait découvrir aux consommateurs de nouvelles saveurs qui créent du lien et de l’innovation alimentaire.
“L’idée de convivialité est très présente dans certains pays, beaucoup moins dans d’autres, comme dans les pays anglo-saxons”, explique Xavier Terlet. “Nous avons tous des modèles alimentaires différents. L’américain ne mange pas comme l’européen par exemple, comme le pain qui fait plaisir au français n’est pas le même pour l’anglais ou même l’allemand. L’alimentation est quasiment le seul secteur d’activité où la mondialisation grimpante et galopante ne crée pas l’uniformisation. Vous avez beau faire ce que vous voulez, les Anglais aimeront toujours leur pain et les Français le leur. C’est même vrai localement, au niveau de plus petits territoires comme la Belgique, ou encore ‘régionalement parlant’. Le consommateur de Lille est bien plus proche de celui de Bruxelles que de celui de Marseille.”
Lien et plaisir vont aussi de pair :
Dans un monde individualiste et dans cette ère post-covid, manger ensemble s’impose comme un moment de plaisir qui donne davantage de sens à l’acte ‘primaire’ de la nutrition. Cette dimension immatérielle est très présente, avec 30 % des répondants de l’étude Sial Insights qui associent le partage au plaisir de manger, tout comme ils sont 40 % à aimer cuisiner pour eux ou pour les autres. Pour 1 personne sur 4, recevoir chez soi participe aussi au plaisir. Le sentiment de communauté, de collectivité est au centre du plaisir de manger.
Le phénomène des food courts caractérise aussi l’époque post-covid dans laquelle nous sommes. Le food court relie l’utile à l’agréable. En allant à un seul endroit, le consommateur peut se balader, seul ou accompagné et faire son shopping tout en ayant accès à une variété d’options alimentaires et sans devoir faire de concession sur ce qu’il veut manger. Les choix de restauration dans les food courts permettent aussi de découvrir différentes cuisines du monde, toujours dans un cadre convivial et familial.
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