Analyse
10/3/25

SÉRIE Tendances alimentaires : le futur du Nutri-Score

#7L’alimentation occupe une place centrale dans notre vie. Au-delà du besoin primaire de se nourrir, elle est de plus en plus au cœur de nos pratiques sociales et culturelles. Mais quelles sont les tendances alimentaires observées à travers le monde ? Dans cette série d'articles tirée du Vision 2025, nous allons à la découverte de ce que nos assiettes ont à nous dire, avec les commentaires de Xavier Terlet, expert en innovation alimentaire, senior advisor et co-créateur de ProtéinesXTC.

Dans les pays asiatiques, particulièrement en Inde, ou encore aux Etats-Unis, la recherche personnelle d’informations sur les produits consommés est en forte hausse. De façon globale, une personne sur cinq accorde du crédit à l’étiquetage nutritionnel, comme l’échelle du Nutri-Score en Europe, qui est un gage de qualité pour les consommateurs. Toutefois, certains pays le refusent, comme l’Italie, et quelques marques s’en détournent partiellement, comme Danone. Une erreur ? “C’est un signe”, répond Xavier Terlet. “Je pense qu’il y en aura d’autres qui suivront demain. L’alimentation, ce n’est pas que de la nutrition. Et là où le Nutri-Score est une manière simple, voire même simpliste, de dire au consommateur quel produit est meilleur en termes nutritionnels, on oublie de lui préciser qu’il faut comparer les produits de la même catégorie. Et puis, il faut lui dire aussi que le beurre ou l’huile c’est E parce que c’est gras. Le Nutri-Score ne prend pas les autres aspects de l’alimentation et se base sur des calculs que certains pensent discutables. Je peux comprendre pourquoi un fabricant ne souhaite pas afficher une note D ou E sur son pack s’il conteste la méthodologie.”

D’autres échelles d’évaluation ont également fait leur apparition sur les produits. L’éco-score à titre d’exemple, qui témoigne d’un nouvel intérêt du consommateur pour les autres aspects des produits, outre nutritionnel. Aujourd’hui, on s’intéresse aussi au degré de transformation du produit. Le consommateur veut des produits naturels avec le moins d’ingrédients possibles et pas des produits ultra-transformés. Il veut aussi en savoir plus sur les ingrédients qui composent son produit, il faut qu’ils soient en nombre limité et qu’il sache les reconnaître. “Le Nutri-Score et la nutrition qui étaient l’alpha et l’oméga pour le consommateur, le deviennent moins. Il y a d’autres choses qui interviennent aujourd’hui. L’imposer est une erreur”, assure Xavier Terlet.

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