Le Groupe Carrefour présentait hier une mise à jour de son chiffre d’affaires au 3e trimestre. Son PDG, Alexandre Bompard, évoque des résultats « satisfaisants » en France et en Europe, ce qui ne témoigne pas d’une franche euphorie, et pour cause : le chiffre d’affaires recule de 3% en France et de 1,5% en Europe. Et chez nous ? Carrefour Belgique publie pour sa part un bref commentaire évoquant un « tableau mitigé » pour le 3e trimestre, au cours duquel ses ventes (like for like) ont reculé de 2,2%.
Voici peu, à l’occasion du salon de rentrée de Carrefour Belgique, Geoffroy Gersdorff avait parcouru les différents points d’attention et d’action de son entreprise, sans cacher que le premier semestre 2024 avait été difficile. Avec la publication par le Groupe Carrefour du chiffre d’affaires au troisième trimestre, on apprend que les 3 mois suivants sont aussi compliqués : le chiffre d’affaires trimestriel de la Belgique, à 1,097 milliard d’euros, a reculé de 2,2% (LFL), une tendance à la baisse qui se manifeste aussi de façon générale en Europe (-1,5%) : en France (-3%), en Espagne (-1,1%), en Italie (-3,1%), et en Pologne (-3%). Seule la Roumanie, qui vient d’acquérir les magasins Cora, affiche une progression de son chiffre d’affaires (+1,5%, toujours en like for like). Derrière chacun de ses reculs, on peut trouver différentes raisons ou explications. Pour la France, le Groupe invoque l’effet des baisses de prix introduites pour doper la compétitivité. Pour un marché comme la Pologne, le communiqué évoque entre les lignes la nécessité d’agir, et la nomination d’un nouveau directeur général.
Quant à la Belgique, le Groupe Carrefour évoque « une bonne dynamique commerciale, et un recul de chiffre d’affaires lié à une base de comparaison atypique et élevée (+7,5% LFL au T3 2023), et à l’ouverture de magasins concurrents le dimanche. » Comprenez : le 3e trimestre, tout comme les deux précédents, fournit l’image inversée de celui de l’année 2023, où les difficultés de Delhaize, en proie à un conflit social, avaient dopé le chiffre d’affaires de ses concurrents, dont Carrefour. Avec la mise en place du plan d’avenir de Delhaize et la franchisation de son parc de magasins intégrés, dont la plupart ouvrent désormais le dimanche, cet effet d’aubaine est terminé. Carrefour Belgique se contente pour sa part d’un discret commentaire sur son site destiné à la presse : « Après un premier semestre encourageant, tous les indicateurs ne montrent pas une tendance à la hausse au cours du troisième trimestre. Et cela malgré les investissements constants pour défendre le pouvoir d'achat des clients ou dans les magasins ainsi que le développement de l'offre. Les évolutions de la concurrence sur le marché, avec de nombreuses ouvertures le dimanche, impactent significativement les ventes. La satisfaction des clients continue de croître, et le retailer poursuit sur cette lancée avec pour objectif de clôturer l'année de manière positive. »
A noter : si la croissance n’est pas au rendez-vous du 3e trimestre en Europe, l’Amérique latine (+36,4%) est au contraire à la fête : +5,8% LFL au Brésil, +185,8% LFL en Argentine, où Carrefour bénéficie de son leadership sur le positionnement prix.
Source : Gondola